Une aide exceptionnelle pour les entreprises qui recrutent des apprentis à la rentrée
A l’issue d’une réunion avec les partenaires sociaux, jeudi 4 juin, la ministre du Travail a annoncé des mesures pour soutenir l’apprentissage parmi lesquelles une aide de 5 000 à 8 000 euros en faveur des entreprises qui embauchent des apprentis entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021.
« Bâtir une nouvelle donne pour sauver l’emploi » : tel était l’objectif de la rencontre entre l’exécutif et les partenaires sociaux qui s’est tenue à l’Elysée le 4 juin. Cette réunion a débouché sur des mesures concrètes en faveur de l’apprentissage. Ce plan de relance, qui devrait mobiliser plus d’un milliard d’euros selon l’entourage de la ministre, met l’accent sur les incitations à l’embauche. Le système d’aide jusqu’à présent réservé aux entreprises de moins de 250 salariés qui emploient des apprentis préparant un diplôme de niveau inférieur ou égal au bac va prendre une nouvelle dimension à la rentrée.
Les employeurs qui recrutent, entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021, un apprenti mineur se verront verser une prime de 5 000 euros. Le montant de cette aide financière sera de 8 000 euros pour les apprentis de plus de 18 ans. Cette prime à l’embauche vaut pour tous les contrats d’apprentissage du CAP à la licence professionnelle. Elle sera versée sans condition aux entreprises de moins de 250 salariés. Les autres devront respecter leur objectif de 5% d’alternants dans leur effectif, sous peine d’avoir à rembourser cette aide exceptionnelle. Pour un employeur, « le coût d’un apprenti sera quasi nul la première année », a précisé Muriel Pénicaud à l’issue de la réunion. Cette mesure phare, qui sera actée dans le prochain projet de loi de finances rectificatif, doit permettre, de stabiliser les effectifs d’apprentis au niveau atteint en 2019. Si c’est le cas, « les CFA n’auront pas de problème de financement », précise l’entourage de la ministre.
Pour faire face aux difficultés que pourraient rencontrer les jeunes pour trouver un employeur, la durée de la période de formation préalable à la signature d’un contrat portée à six mois par une ordonnance prise en avril, sera reconduite à la rentrée. Les CFA qui accueilleront des jeunes n’ayant pas encore trouvé d’employeur, seront financés au démarrage de la formation selon le système du « coût- contrat ». Exemple : ils toucheront 50 % du niveau de prise en charge défini par les branches si le jeune interrompt sa formation au bout des six mois. Et pour aider les futurs apprentis à décrocher un contrat, le ministère va mobiliser les acteurs dans les territoires : branches professionnelles, Régions, rectorat, Pôle Emploi… Objectif : faire en sorte que tous les jeunes ayant opté pour l’apprentissage dans les systèmes d’orientation (Affelnet et Parcours Sup) se voient proposer une offre d’embauche. Autre mesure du plan de relance : pour favoriser la formation à distance et la continuité pédagogique, il sera possible de financer l’achat d’ordinateurs portables dans le cadre de l’aide au premier équipement.
Ce plan en faveur de l’apprentissage concrétise une première étape dans les discussions qui s’annoncent denses avec les partenaires sociaux. La ministre du Travail va en effet lancer la semaine prochaine une concertation sur l’évolution de l’activité partielle et la création d’un régime alternatif dit « longue durée » qui sera subordonné à la signature d’un accord de branche ou d’entreprise et à des engagements en faveur du maintien de l’emploi et des compétences. A partir de la mi-juin, les partenaires sociaux plancheront aussi sur un plan de soutien à l’emploi des jeunes qui devrait être présenté début juillet. Dans ce cadre, des mesures pour soutenir les recrutements en contrats de professionnalisation pourraient être envisagées, selon l’entourage de la ministre.
La formation professionnelle et les compétences seront aussi au programme des travaux menés par le ministère de l’Économie et des Finances en vue d’élaborer un plan global de relance de l’économie. Objectif : favoriser le recours à la formation pour aider les personnes au chômage partiel ou les demandeurs d’emploi « à développer les compétences qui seront nécessaires demain : numérique, transition écologique, aide aux personnes et autres secteurs appelés à se développer », détaille Muriel Pénicaud. Dans le cadre de ces travaux, des discussions seront organisées avec les partenaires sociaux « pour voir comment mobiliser les dispositifs existants quitte à les modifier », indique la ministre du Travail. Plan d’investissement dans les compétences, compte personnel de formation… : les leviers du développement des compétences existent. Tout l’enjeu sera de les mettre en cohérence avec les priorités définies dans le cadre du plan de relance.
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